Sumario: | Du xiiie à la fin du xixe siècle, de la mouline médiévale à la forge à la catalane, les Pyrénées sont restées fidèles au procédé de réduction directe du minerai de fer. Comprendre pourquoi les Pyrénées ont conservé ce procédé tout en choisissant au xviie siècle une méthode sidérurgique et une forge innovantes qualifiées de « à la catalane » constitue l’objet de ce livre. La réponse traditionnelle, convoquant archaïsme et routine, n’est pas satisfaisante. La sidérurgie des Pyrénées ariégeoises, industrie à la montagne, constitue un « système productif local » obéissant à des logiques techniques, sociales et économiques dans un écosystème ingrat. Pour relever le défi de la nature, les communautés des hautes vallées ont développé des mécanismes d’exploitation pastorale, forestière et minière. Autour de la forge à la catalane, dans un monde agro-pastoral, chacune d’elles a engendré des dynamiques particulières, recherchant le meilleur développement possible, y ajoutant les migrations professionnelles des forgeurs, mineurs et charbonniers dans une aire technique élargie, alors que le déséquilibre entre les hommes et les ressources s’accentue. Le savoir-faire singulier des forgeurs joue le premier rôle dans la pratique quotidienne de cette industrie (sensations, observations et gestes), bel exemple de « culture technique d’un territoire ». Il était donc impératif de donner une définition précise de la forge à la catalane, techniquement assurée et historiquement documentée, bref de traiter cette très célèbre forge en objet historique. Les résultats de cette étude ont fixé le cadre chronologique, la période à la catalane du xviie au xixe siècle. Finalement, la démarche historique a permis de mettre en lumière la complexité de la sidérurgie directe des Pyrénées. Pour mener à bien ce travail, l’historiographie des deux versants des Pyrénées a été mise à contribution.
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