Sumario: | La seconde moitié du xxe siècle a été marquée par les ±Trente glorieuses des intellectuels français» et les intellectuels catholiques y ont tenu une place importante et originale. L'histoire du Centre catholique des intellectuels français (CCIF) permet d'en restituer tout le poids puisque cette institution, fondée en 1945 pour rendre intelligible la foi dans une société sécularisée, réussit à accueillir en son sein la majeure partie de ceux qui ont compté dans l'histoire de l'intelligentsia française. Dans un contexte politique et culturel marqué par l'exclusivisme, le CCIF a choisi de pratiquer le dialogue entre chrétiens, l'a étendu aux non-croyants et a réuni en trente ans près de trois mille intervenants autour de ses activités. De François Mauriac à Michel de Certeau, de Raymond Aron à Georges Balandier, une grande partie des réseaux intellectuels français sont touchés car le CCIF n'a cessé de participer au bouillonnement intellectuel et théologique de la seconde moitié du xxe siècle. Carrefour de recherches, il a joué un rôle de plate-forme de l'intelligence en s'engageant dans les principaux débats des Quatrième et Cinquième Républiques. Ses prises de position sur les grands problèmes, qu'il s'agisse du procès Rosenberg, de la torture en Algérie ou de la construction européenne, en témoignent. Son travail s'est également accompli au coeur du renouveau théologique par la défense du laïcat, de la liberté de recherche et de l'autonomie de la conscience. Ces choix ont parfois éveillé les soupçons de Rome qui a cherché à imposer d'autres principes et d'autres intervenants, sans succès.
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