Sumario: | En publiant en français cet ouvrage, dont une première version a d’abord paru en grec sous les auspices de l’Académie d’Athènes, l’École française d’Athènes fait connaître les recherches d’une grande spécialiste du Péloponnèse franc et byzantin, Aspasia Louvi-Kizi, dont le travail révèle toute la complexité des formes architecturales, des emprunts et des modèles repérables dans les monuments de la ville byzantine et médiévale de Mistra. Parmi les créations architecturales du couple de despotes, Manuel Cantacuzène (1349-1380) et son épouse Isabelle de Lusignan, qui a façonné Mistra en un centre de pouvoir, Aspasia Louvi-Kizi analyse deux de ses monuments emblématiques, les monastères de la Péribleptos et de la Pantanassa, proposant une nouvelle histoire de leur construction. Des éléments de l’art franc, c’est-à-dire occidental ou gothique, étrangers à la tradition byzantine locale, ont été incorporés dans leur architecture. Distincts de la production franco-byzantine de la principauté voisine d’Achaïe, ces éléments gothiques de Mistra ont plutôt à voir avec l’art occidental de Chypre ; la contribution d’Isabelle à leur introduction dans le Péloponnèse est alors déterminante. Ces éléments occidentaux, qui ornent les clochers et les tours sur les façades, sont combinés avec les éléments byzantins et constituent une véritable expression de la politique pro-occidentale du couple de despotes, en symbiose avec la politique impériale de Constantinople à l’époque. Dans le monde fragmenté et multipolaire de la Méditerranée orientale à la veille de la conquête ottomane, ce livre met ainsi en lumière le rôle de Mistra en tant que centre régional de pouvoir et contribue à sa réinterprétation. En poursuivant ce dialogue international sur un site de renom, l’École française d’Athènes dit aussi son attachement aux regards croisés qui font émerger la complexité des échanges à l’oeuvre dans cette histoire d’un monde grec en transition. In publishing this book, an early version…
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