Sumario: | La léproserie Saint-Lazare, signalée pour la première fois en 1122, était située à proximité de la ville de Paris, dans le faubourg Saint-Laurent. Elle devint en 1632 le berceau de la congrégation de la Mission que saint Vincent de Paul avait fondée quelques années auparavant. D’imposants bâtiments furent alors construits pour abriter une importante communauté. La petite église gothique accolée aux nouveaux bâtiments reçut la tombe du saint fondateur, devenant un haut lieu de pèlerinage que des tableaux de grands maîtres devaient dignifier. La maison et son clos attenant, qui comptait encore 52 hectares de terres en 1789, étaient devenus un domaine préservé dans un Paris toujours plus densément peuplé. Par la suite, cet espace subit des transformations marquantes au cours des xixe et xxe siècles. Accueillant d’importants projets de lotissement dès la Restauration (Nouveau Quartier Poissonnière), ce quartier situé près de la gare du Nord fut l’objet, sous le Second Empire, de réaménagements dont James de Rothschild est le principal acteur. Transformée tour à tour en prison puis en hôpital, la maison survécut aux aléas de l’histoire jusqu’à la démolition partielle des bâtiments en 1940. Seule la nouvelle chapelle et l’infirmerie bâties par Louis-Pierre Baltard témoignent encore aujourd’hui de l’existence du clos Saint-Lazare. Une infirmerie récemment restaurée par la Ville de Paris et qui abrite depuis 2015 la médiathèque Françoise- Sagan. C’est non pas tant l’histoire de la prison pour femmes qui vit passer Louise Michel et Mata Hari que ce livre tente d’éclaircir, que celle de la maison Saint-Lazare et de son clos et, à travers elle, l’économie de la maison mère d’une des principales congrégations de la France d’Ancien Régime et son adaptation successive à différents usages.
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