Sumario: | Une équipe d'historiens européens propose une présentation des élites, plurielles, plastiques et évolutives, en tentant une double contextualisation, régionale et socio-culturelle. Seule une « migration mentale » permet à l'historien du xxie siècle de juger de ce qu'il y a de « meilleur » ou de « plus parfait » – telles sont en effet les définitions que proposent des élites le Dictionnaire de Furetière et l'Encyclopédie de Diderot – en faisant abstraction de ses mentalités et en s'abstenant d'appliquer ses propres normes à des temps révolus. Il découvre ainsi non d'abstraites figures géométriques, mais des êtres humains avec leur sensibilité et leurs réactions. D'où la variété de la galerie de tableaux proposée au lecteur. Aux éminentes figures des gouvernants, diplomates, parlementaires, lettrés, journalistes, s'ajoutent celles, plus modestes, des petits patrons d'industrie, des professeurs de collège, des « coqs de village », des médecins cantonaux: notabilités au petit pied qui partagent parfois la culture populaire et cherchent à se pérenniser en constituant des dynasties. Les fondements de leur prééminence? Le patrimoine, la compétence ou le savoir, eux-mêmes générateurs de pouvoir politique et d'estime sociale.
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