Sumario: | Avec cet ouvrage s’ouvre un dossier qui demeurait depuis longtemps en attente : celui au sens des mots construits. L’état stationnaire du traitement du sens et de la référence des mots construits peut en effet être exposé dans un rapport bref : - D’un côté, la particularité sémantique et référentielle des mots ayant une structure construite a été remarquée, depuis que la linguistique existe pourrait-on dire : des noms comme poirier, cerisier et pommier sont particularisés par Saussure en tant que “signes relativement motivés”. Dans un métalangage plus actuel, on soulignerait plutôt que le sens et le contenu de la catégorie référentielle de poirier, de cerisier et de pommier peuvent se calculer respectivement à partir du sens et de la catégorie référentielle de poire, de cerise et de pomme. - D’un autre côté, la spécificité manifeste du sens et de la référence des mots construits demeure ignorée dans la recherche en linguistique. De façon générale, en effet, les morphologues se sont polarisés sur l’étude de la structure des mots construits, laissant de côté leur sens, et aucune théorie de sémantique lexicale n’a mis en place les moyens nécessaires pour élaborer une description du sens et de la référence des mots construits différente de celle des mots non construits. Voulant combattre cette paralysie, l’auteur conduit des analyses minutieuses de faits observables qui permettent de : (i) cerner en quoi consiste la spécificité du sens et de la référence des mots construits, (ii) montrer pourquoi ni les définitions lexicographiques, ni les principales théories de sémantique lexicale, ni la plupart des modèles de morphologie dérivationnelle ne parviennent à rendre compte de façon satisfaisante du sens de ce type de mots et de la façon dont ils constituent leur catégorie référentielle, (iii) proposer une voie théorique pour parvenir à une représentation sémantique et référentielle adéquate des mots construits.
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