Sumario: | On explore ici les détours et les tensions qui gouvernent la mise en forme des œuvres, à travers la plasticité de la couleur, le rapport entre l'image et le rythme, l'effraction venue de la série, la duplicité des agencements textuels. Peut-on délier la notion de forme des principes d'unité et d'accomplissement esthétique auxquels elle s'est trouvée associée ? La pensée de la forme ne se laisse pas réduire à l'achèvement de l'œuvre. Elle entraîne avec elle le mouvement d'une genèse, le retour sur soi d'un ensemble, l'impossible coïncidence entre visée et présence. On examine donc ici comment des forces contraires d'impulsion et de défiguration, de détournement ou de démultiplication des agencements contribuent tout à la fois à porter et à entraver le devenir formel d'une œuvre picturale, filmique, musicale, littéraire. La forme est-elle visible ou dicible, lisible ou inaudible ? L'informel est-il à l'opposé ou au cœur du processus formel ? Autant de questions pour une esthétique paradoxale qui ne laisse advenir l'approche d'une œuvre qu'en imposant la reconnaissance de ce par quoi elle ne serait pas œuvre.
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