Sumario: | Ville de foires et place bancaire de renom international au temps de ses marchands-banquiers italiens, Lyon s'impose au cours du XVIIIe siècle comme une ville manufacturière de premier plan, capitale européenne de la soierie. Au moment où les pôles d'impulsion de l'économie-monde glissent vers les ports de l'Atlantique, la cité du Rhône se repositionne par rapport aux nouveaux systèmes d'échanges que génère l'atlantisation de l'économie. Animée par une réelle dynamique commerciale, Lyon se tourne vers les villes-ports afin de rechercher de nouveaux débouchés pour ses précieuses étoffes, ses rubans de soie, or et argent, ses articles de mercerie et de confection. Mais il lui faut aussi assurer ses approvisionnements en denrées et marchandises d'outre-mer, car les modes de consommation évoluent : le café et le sucre s'imposent désormais dans le quotidien des Lyonnais, autant que les épices et les belles cotonnades des Indes. De son côté la Grande Fabrique exige de nouvelles matières tinctoriales, de l'indigo, de la cochenille et des bois de teinture, ainsi que les fils d'or et d'argent indispensables à la confection de ses étoffes les plus luxueuses, en attendant l'essor des manufactures de coton. Aussi, au cours du XVIIIe siècle, Lyon intègre-t-elle l'Atlantique français à son espace commercial, mais s'ouvre aussi sur l'Atlantique espagnol, principalement à partir du port de Cadix, tête de pont de la Carrera de Indias, où s'implante une importante colonie de marchands lyonnais. L'étude des relations économiques, commerciales et financières qui se mettent alors en place entre Lyon et les espaces océaniques permet de comprendre comment une ville de l'intérieur qui fut un pôle d'impulsion du grand commerce maritime au XVIe siècle réagit à l'essor de l'économie atlantique au cours du XVIIIe siècle, comment elle s'adapte à un contexte nouveau dans lequel l'impulsion est donnée par les villes-ports, quelles connexions s'établissent avec le négoce portuaire et quelles…
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